Jacques, Marie, Bertrand, Mahé de La Villeglé, dit « Jacques Villeglé », né le 27 mars 1926 à Quimper, est un plasticien français.
Il est décédé le 6 juin 2022 à l’âge de 96 ans.
À partir de février 1949 avec Hains, Jacques Villeglé commence à récolter des affiches lacérées.
En octobre 1960, il adhère au mouvement des nouveaux réalistes.
Il crée des œuvres à partir d’affiches lacérées par des passants anonymes ou abîmées par les conditions climatiques en les décollant de leur support dans la rue. Après avoir fait un choix dans les affiches ramassées, il opère dans l’affiche, comme un photographe, un cadrage, parfois, mais rarement, il recompose une affiche à partir de différents morceaux d’affiches, puis les maroufle sur toile et les signe lorsqu’il les cède. L’enjeu est bien de faire une œuvre populaire avec ces affiches de rue « reflets de la culture dominante ». Cette superposition, à travers les différentes affiches, révèle une infinité d’associations et de nouvelles significations.
En 1961, il crée Carrefour Sèvres / Montparnasse, une affiche lacérée aux couleurs éclatantes repérée par les Américains et permettra à l’artiste d’obtenir l’étiquette de précurseur du pop art. Il se différencie d’Andy Warhol ou de Roy Lichtenstein par l’importance accordée à la dimension formelle, aux qualités plastiques de l’affiche et non aux slogans et aux marques.
Jacques Villeglé se transforme en archéologue de la rue en restituant une part de la mémoire collective dévolue à l’oubli ou à la destruction. Ses sources d’inspiration se multiplient avec l’émergence et le développement de la société de consommation avec la domination progressive de la publicité. Les affiches officielles ou sauvages sont d’une grande diversité formelle avec une large palette de couleurs. En utilisant ces affiches, il était nécessaire que le slogan soit illisible en retirant un mot, une lettre pour qu’il ne soit plus reconnaissable. Il ne s’agit pas de faire de la propagande mais de raconter des histoires. L’image doit devenir une œuvre avec des allusions commerciales ou politiques.
Si Jacques Villeglé est féru du monde des images, il témoigne aussi d’un grand intérêt pour la typographie, la recherche graphique et la poésie.
La création de son Alphabet socio-politique débute avec le repérage en 1969 d’un graffiti particulier sur un mur de métro.
Il introduit de plus en plus de figures dans son alphabet et s’intéresse depuis 2010 à la cryptographie.