17 mars 2020, midi: Paris déserté, Pris silencieux, Paris confiné mais Paris éblouissant !

17 mars 2020, midi: Paris déserté, Paris silencieux, Paris confiné mais Paris éblouissant !

Photographies de Jean-Christophe Ballot

Le confinement a bloqué la population dans la sphère privée. Les photographies ont été prises en avril, trois semaines après cette date historique du 17 mars et la cessation des activités. Les paysages urbains de Jean-Christophe Ballot racontent alors l’autre face de ce « confinement » à Paris.

Le corollaire est que la sphère publique s’est retrouvée vidée.

Ce jeu du plein et du vide était particulièrement remarquable, là où normalement le flot de personnes était le plus important : celui des villes. Les paysages urbains de Jean-Christophe Ballot racontent alors l’autre visage du confinement.

Photographier l’espace de la ville, c’est oeuvrer sur le vide. Mais ici le projet est exacerbé : il s’agit de rendre compte du vide du vide ! L’espace c’est la rue, la place avec leurs fonctions d’accueil des riverains et de la circulation des flux. Le propos est désormais d’inclure dans l’image le trottoir vide de piétons, l’asphalte vide de véhicules. Le cadre est alors un dispositif qui marque tout à la fois la reconnaissance d’un lieu connu et identifiable (le plus souvent emblématique de Paris) et sa vision inhabituelle, étrange car exsangue de ses habitants. La chair est vidée de son sang.

L’artiste a fait le choix de la radicalité de la lumière (à quelques exceptions près). « Sous le soleil exactement. Pas à côté, pas n’importe où. Sous le soleil exactement. » chante Serge Gainsbourg. La lumière crue, souvent zénithale, sans artifice signifie que « c’était ainsi ». Il se place en chroniqueur d’un moment unique de l’histoire de Paris.

Paris confiné est un récit photographique qui s’adresse à tout(e)s les confiné(e)s qui découvriront ainsi le visage d’un Paris surprenant en ce temps historique, suspendu et silencieux…

Jean-Christophe Ballot est né et a toujours vécu à Paris. Il connait bien sa ville, la parcourant depuis toujours à moto. Pour réaliser ce portrait de Paris, il a donc fait des choix dictés par ses connaissances de la ville et par son expérience de plus de trente ans de photographie de paysages urbains de villes à travers la planète. En 2008, son exposition personnelle à la Maison Européenne de la Photographie était

la compilation des travaux sur quinze villes à travers le monde, de New York à Shanghai, de Berlin à Surabaya…

Le photographe a commencé ses prises de vues au mois d’avril, soit trois semaines après le début du confinement, et l’arrêt des activités. Avec la baisse de la pollution le léger voile atmosphérique permanent avait disparu, et l’air de Paris avait retrouvé une transparence unique. Cette qualité exceptionnelle de la lumière traverse ses photographies.

Jean-Christophe Ballot a pu travailler grâce à une attestation presse qui lui a servi de dérogation de déplacement pour présenter lors des contrôles des forces de l’ordre. Il exprime toute sa reconnaissance à ABACA Press pour cette aide précieuse._